Les publicitaires, ont le sait, axent rarement leurs campagnes sur la dimension citoyenne des enseignes et produits qu’ils défendent. Ne leur jetons pourtant pas la pierre. Force est de constater que les promotions de type « humanitaire » sont en effet bien moins efficaces en termes de retombées commerciales que les avantages « prix ». Et oui, cela vous attristera peut-être mais le consommateur choisira plus facilement, entre deux produits égaux, celui faisant bénéficier d’une réduction plutôt que celui permettant d’offrir un vaccin à un enfant du 1/3 monde. La communication et le marketing « social » restent donc marginaux dans l’esprit des annonceurs si ce n’est qu’ils apportent une valeur ajoutée en termes d’image de marque.
Un aspect qu’il s’agit néanmoins de ne pas négliger. C’est en tous cas le parti-pris de grandes marques comme
Mac Donald qui a récemment diffusé un spot dans lequel l’enseigne faisait l’apologie du travail dans ses restaurants, proposant à ses salariés formation et perspectives de promotion professionnelle. Idyllique non ? C’est tout de même oublier un peu vite le turn-over impressionnant, les salaires particulièrement bas et les conditions de travail peu engageantes que dénoncent nombre de personnes y ayant travaillé.
C’est un peu ce que j’ai ressenti en découvrant à la télévision les dernières campagnes de publicités pour les supermarchés U dont certaines peuvent être vues sur leur site. Le message principal est sans détour : « Dans les magasins U, les produits alimentaires U sont proposés à des prix très accessibles et pourtant 82 % d’entre eux sont élaborés en France. Et ça, c’est bon pour tout le monde, pour ceux qui les mangent et pour ceux qui les fabriquent ». Personne ne pourra nier que consommer des produits locaux est bon pour la planète (réduction des pollutions liées aux transports) et pour l’économie locale (emploi dans les exploitations agricoles françaises notamment). Mais je ne peux m’empêcher de lire entre les lignes. D’abord, il ne s’agit que des produits alimentaires. Quid des autres produits ? Il ne s’agit en plus que des produits de marque distributeur U. Mais quelles entreprises fabriquent ces produits et dans quelles conditions ? Les pratiques de la grande distribution, on le sait, sont souvent décriées (Christian Jacquiau notamment dans son livre référence "les coulisses de la grande distribution" ).
Finalement n’y-a-t-il pas là, derrière des arguments qui pourraient toucher nos réflexes de consommateurs, une simple campagne d’image basée sur du vent. Espérons que non ! Mais j’en doute….
Rédigé par Fred H.
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe découvre votre blog et vous en félicite.
Votre article à propos des dernières publicités des supermarchés U pose parfaitement le problème, s'agissant notamment des marques de distributeurs dont on ignore tout et qui sont un véritable pied de nez à toute notion de traçabilité.
Ne parlons pas de la campagne de publicité de Leader-Price faisant appel à un Jean-Pierre Coffe jouant là l'un de ses plus mauvais rôles. Qui a oublié que l'homme, avant de se vouloir le pourfendeur de la malbouffe puis d'en devenir l'ambassadeur au travers de Leader-Price, était à l'origine un comédien ? Un comédien raté, certes, mais un comédien.
À propos de la consommation responsable et de Christian Jacquiau, auteur de deux excellents livres (" les coulisses de la grande distribution " et " les coulisses du commerce équitable ") je vous invite à visiter son site (http://www.christian-jacquiau.fr) et à le soutenir au travers de son comité de soutien (http://www.soutien-christianjacquiau.fr/) face aux agressions qu'il subit de la part de Max Havelaar. C'est notre droit à l'information qui est menacé au travers de cette très belle démonstration de la puissance du pouvoir de l'argent face à ceux qui nous informent.
Il n'est pas le seul dans cette situation. Si nous ne réagissons pas, il n'y aura bientôt plus personne qui aura le courage de nous informer.
Ce serait d'ailleurs là un excellent sujet l'article.
Merci pour ce que vous faites.
Bien cordialement.
Aurélie