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mercredi 16 février 2011

J’ai appris… qu’Alberto Contador n’était plus un tricheur

Les publicitaires et les commentateurs sportifs en tout genre doivent se frotter les mains. Le duel Schleck-Contador aura bien lieu cette année sur les routes du Tour. Ouf ! L’absence du coureur ibère aurait sans doute nui à l’intérêt de la compétition dans un cyclisme en manque de « champions charismatiques » comme avaient pu l’être Indurain, Merckx ou Anquetil en des temps plus anciens. En effet, la Fédération espagnole vient de le blanchir dans l’affaire de dopage présumé qui le condamnait à un an de suspension. Le voilà donc propre comme un sou neuf.

Me voilà ravi que la présomption d’innocence ait été respectée et que la morale de ce grimpeur-rouleur soit sauve. Et qu’importe que la défense du coureur soit quelque peu suspecte (il aurait mangé de la viande contaminée pendant une épreuve, élément nutritionnel qui, tout le monde le sait, fait partie de l’alimentation classique d’un sportif, surtout quand on baigne le bœuf dans le beurre). Qu’importe également qu’il y ait eu vice de procédure concernant les traces de plastique retrouvées dans ses analyses (symptomatique des auto-transfusions sanguines) ou que le clenbeturol (présent également dans son corps) soit répertorié parmi les produits dopants. Le principal est que Contador puisse à nouveau nous émerveiller comme avant. Comme lorsqu’il tenait tête, en 2007, à Rasmussen pourtant chargé comme un mulet ou lorsqu’il écrasait la concurrence lors de ses deux victoires suivantes au Tour de France. Exit également l’affaire Puerto  (dans laquelle Manuel Saiz et une quarantaine de coureurs, dont Contador, avaient été impliqués). Non, je vous le répète, Contador est propre et s’il grimpe les Alpes à une vitesse surréaliste, ce n’est que grâce à ses qualités physiques hors normes. Après tout, désormais, le cyclisme est devenu respectable. Ce ne sont pas Hamilton (4ème du Tour 2003 malgré une clavicule fracturée)  , Armstrong (vainqueur de 7 tours après avoir vaincu un cancer), Pantani (vainqueur un an après s’être fait écrasé par un bus) ou Virenque, dopé à l’insu de son plein gré qui diront le contraire. Seul Ricco, peut-être, a du souci à se faire. Le coureur italien vient de se faire prendre une nouvelle fois après une suspension de deux ans. Il est d’ailleurs actuellement dans état critique à l’hôpital.

Qu’il est bon de se voiler la face.
Les spécialistes du genre étant sans doute les commentateurs sportifs de France 2, titulaire des droits TV, jouissant devant des exploits incomparables pour finalement se confondre en regrets une fois le forfait dévoilé (celui de Vinokourov en 2007 qui perd 40 minutes dans une étape de montagne avant d’écraser le contre-la-montre et une étape alpine les jours suivants puis de se faire contrôler positif). Soyons assurés que le dopage continue de hanter le cyclisme comme il hante la plupart des sports à forte valeur économique (même le golf est touché). N’avez-vous jamais remarqué, ces dernières années, la métamorphose des footballers aux physiques de plus en plus impressionnants. D’aucuns me diront que les techniques d’entraînement ont évolué. Certes mais comment expliquer que les cuisses de joueurs (et parmi eux de très grands noms) aient doublé de volume à leur arrivée dans le Calcio. Ah oui, la créatine y était alors autorisée. Le monde du cyclisme a au moins le mérite (sous la contrainte ?) de chercher à faire le ménage mais avec de bien faibles moyens, la recherche du meilleur dopant ayant toujours une longueur d’avance sur les moyens de détection.

De toute façon, cela a-t-il un réel intérêt ? Cessons au contraire d’être étonnés qu’un coureur du peloton sur 4 est asthmatique ou que l’on découvre chez des footballers de graves problèmes de santé (quand ils ne meurent pas sur le terrain) pour nous concentrer sur le seul intérêt du sport : nous faire vibrer et faire oublier nos petites vies de merde (comment expliquer aussi non le nombre d’abonnés dans les stades vivant chichement par ailleurs). « Du pain et des jeux » clamait Jules César il y a 2000 ans. On en est encore là. Gageons d’ailleurs que nous serons encore nombreux à nous agglutiner le long des routes pour suivre ces champions. Et gageons que ceux-ci, galvanisés par la foule (dont la ferveur leur paye, via le sponsoring notamment, leurs salaires mirobolants) continueront de tout faire pour être en haut de l’affiche. Vive Contador et vive le sport !!!!
Rédigé par Fred H.

Et pour ceux qui pensent que je surfe sur le sujet sans m'y intéresser vraiment, sachez que ce n'est pas là un coup d'essai : http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=15363

4 commentaires:

  1. Bon billet.

    La décision de la fédération espagnole n'est pas une surprise compte tenu de la popularité du coureur dans son pays.
    Effectivement personne n'est dupe. Les enjeux financiers dépassent de loin les valeurs sportives et humaines

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  2. Ce qu'il faudrait arriver à savoir concrétement, c'est la dose exacte qui peut se retrouver dans le sang après avoir mangé de la viande contaminée? Les restes de plastique ainsi que les produits masquants dans son sang... Sont-ils connus par les responsables de l'UCI et de la fédé espagnole? Quels sont les critères pour déterminer une dose de clenbutérol dans le sang à quatre reprises différentes en expliquant au public ce qu'est vraiment un picogramme de clenbutérol... Et pour terminer ce triste épisode pour Contador et les amoureux de la petite reine, pourquoi a-t-on eu droit à ce feuilleton?

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  3. Contador est un tricheur ... comme beaucoup et Amstrong en particulier. Les coureurs " propres " rament et les tricheurs encaissent, sont adulés, sont les vedettes ! C'est décevant, dégoutant. J'espère qu'un jour il y aura une justice

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  4. Le dopage n'existe pas dans le cyclisme! Ni Armstrong, ni Contador, Ni Voeckler ou les autres (même les français) ne trichent! Cessez d'être mauvaise langue!
    Comme dirait le préparateur physique de l'une des équipes présente sur le Tour cette année et depuis plusieurs années (française, donc pas forcément les coureurs les plus écrasants): "Les corticoïdes c'est différents, ce n'est pas du dopage". Alors arrêtez, l'AMA et l'AFLD se trompent dans les produits qu'ils listent. S'ils étaient réellement dopants, les coureurs/entraîneurs/médecins n'en feraient pas usages.

    Bon je vous laisse, j'ai des amis cyclistes de catégorie 3 (donc loin d'être pro) qui m'attendent pour m'expliquer comment augmenter le nombre de globules rouges avec des produits autorisés...

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